Premières émotions

Après notre première rencontre, nous avons vu à nouveau un médecin spécialisé dans l’infertilité afin que nous puissions parler de la donneuse d’ovule. La femme qui allait porter notre enfant n’aurait aucun lien génétique avec le bébé. Il a fallu trouver une « donneuse d’ovule ».
Dans notre cas, nous n’avons pas « choisi » de femmes sur catalogue. C’est le médecin, qui nous a directement présenté son profil médical et sa photo. D’ailleurs, nous n’avions pas d’exigence sur le choix de la donneuse (cela nous était égal qu’elle ait fait de grandes études par exemple). Ainsi, nous n’avions pas demandé à voir d’autres profil, nous avons été d’accord tout de suite.
Puis nous avons envisagé une date de transfert d’embryon. Le rétroplanning était lancé et ces deux femmes allaient chacun de leur côté « préparer le terrain » pour porter notre enfant.

Une GPA, deux femmes, 4 longs mois d’injections et de suivi avant le « transfer day »

4 longs mois de médicaments injectés quotidiennement pour que l’organisme de la donneuse anonyme produise en nombre des ovocytes. 4 longs mois pour Jill, notre mère porteuse, afin que son organisme prépare un nid pour les futurs embryons à transférer. Cette période nous a permis de communiquer avec Jill par e-mail et de faire plus ample connaissance.

Le temps semblait s’écouler trop lentement pour nous…jusqu’au 7 avril, date du transfert.
Le médecin nous a appelé en visio pour qu’on puisse être – d’une certaine façon – présents.

Quel stress ! C’est pas nous qui allions être enceint, nous étions installés confortablement dans notre canapé, et pourtant notre cœur palpitait. On y croyait pas.
Cela n’a duré que quelques minutes et pourtant, elles furent très intenses. Jill était allongée, la caméra au niveau de son épaule. Son mari était présent.

Enceinte ou pas ?

Puis il a fallu attendre 15 jours. 15 jours pour savoir si l’embryon s’était bien niché avec une prise de sang. 15 jours où on s’est demandé à chaque instant si nous allions recevoir un SMS de Jill sur ses impressions corporelles. Sentait-elle quelque chose en elle ?
Finalement, rien.

A la veille de la prise de sang, c’était mon anniversaire. Et je travaillais en plus. Une vraie torture d’aller bosser.

J’étais dans mon bureau entouré de mes collègues lorsque j’ai reçu un e-mail de Jill. Je l’ai ouvert, pensant que c’était un e-mail pour me souhaiter mon anniversaire.
Et, en effet, elle me le souhaitait…accompagné d’une photo d’un test de grossesse positif ! Sacrée Jill, elle n’avait pu attendre sa prise de sang !!! En douce, elle avait fait un test urinaire de grossesse et n’a pas pu contenir sa joie de nous l’annoncer.

« Oh PUTAIN » fut mes premiers mots. Mes collègues se sont demandés pourquoi autant de vulgarité ! Évidemment j’ai menti sur le moment.

Un de mes plus beaux anniversaires, je m’en souviendrai toujours ! Je me suis éclipsé pour appeler Romain, qui venait d’avoir la nouvelle. On était complètement surexcités. Inutile de vous dire que cette journée de travail fut laborieuse.
La prise de sang a finalement confirmé la grossesse. Pour nous c’était lancé, nous allions devenir papa d’un bébé. Il ou elle sera le plus merveilleux bébé du monde !

Première échographie au bout d’un mois.

Même si ce mois s’est bien passé, la distance n’aide vraiment pas et nous avions quand même du stress à l’idée que quelque chose n’aille pas.

Le jour de l’échographie, nous attendions un message pour confirmer que tout allait bien. Avec le décalage horaire, à 23h n’ayant toujours de nouvelles nous étions près à nous coucher. A cet instant, e-mail du médecin.
L’embryon s’est divisé, ce n’est pas un bébé, mais deux que nous allions avoir.
Le choc. On y croyait pas. C’était absolument pas ce que l’on avait imaginé. Même si tout semblait planifié, la nature suivait son propre chemin.

On a tout de suite appelé Jill qui nous l’a confirmé.
Elle non plus n’en revenait pas non plus. C’était incroyable !

Avant de l’annoncer à notre famille nous voulions attendre 3 mois. Les fameux 3 mois pour être sur que tout aille bien.

Pendant ces deux mois restants, Jill nous envoie des photos d’elle avec son ventre en train de s’arrondir. De notre côté, nous arrondissons notre ventre à coup de gâteaux et de grignotages vive la couvade. Nous communiquons par e-mail, visio, appels…
Et nous on s’est projeté au fil du temps :  la chambre, les prénoms, l’inquiétude d’être parent de deux enfants d’un coup.

Puis, le jour des 3 mois, repas de famille. On l’ a annoncé à une partie de la famille et ça a été l’explosion de joie. Même si la plupart savaient que nous voulions être parents, personne ne s’attendait à cette annonce à ce moment-là.

Imaginez la pub Ricoré. C’est nous.

Le lendemain, en partance chez des amis dans l’Est de la France, sur l’autoroute, l’agence de mère porteuse nous appelle. On s’arrête sur une aire pour répondre.

Jill n’a pas réussi à nous le dire par elle-même. Elle a fait une échographie de contrôle, et un des embryons présente une clarté nucale trop importante, signe de malformations.
Le risque de fausse couche est imminent, et puisque les jumeaux partagent le même placenta, l’un entraînera l’autre. Il y a rien à faire.

C’est la fin. Le monde s’écroule autour de nous.

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