Vous savez comme j’aime dire que j’ai été enceint ?
Bon bien sûr en tant qu’homme jamais je ne connaîtrai la sensation de porter un enfant dans mon ventre. Je dois même admettre avoir ressenti un peu de jalousie quand parfois une femme me parle de sa grossesse, du bébé qui bouge, des sensations qu’elle a.
Physiologiquement, nous les hommes (cis), on ne ressent rien ! A moins de faire parti des 10 à 30 % des pères a avoir des symptômes d’empathie qui se manifestent pendant cette longue attente de la grossesse : la couvade.
J’en fais parti.
A mon niveau, quelque chose de simple : pas de vomissements, pas de brûlures d’estomac, mais quand même un appétit vorace et des envies. Comme celle que j’ai eu subitement alors que je travaillais.
Une envie soudaine de manger un moelleux au chocolat.
Impossible d’attendre c’était tout de suite.
Je me suis échappé de mon boulot (à ce moment là, je travaillais beaucoup en voiture) pour faire une halte et chercher ce que je devais impérativement manger. J’ai dû faire trois boulangeries avant d’en trouver un.
Il y a eu aussi ces nausées que j’ai eu tous les matins pendant les 3 premiers mois pour ma petite dernière.
Bien sur, tout cela était de l’ordre psychologique ! Et pourtant.. j’étais bien enceint !
Peut être que c’était une sorte de préparation à la naissance ? Un cheminement inconscient vers la paternité ?
Pour en avoir discuté avec mon mari, il a fallu dans notre histoire de vie, plus ou moins enterrer l’idée d’être père un jour. C’est comme ça, » t’es homo, t’auras pas d’enfants ! « .
En tout cas, c’est le message ambiant, appris et ancré qui très heureusement commence doucement à changer. (Et c’est en parti l’intérêt de ma présence sur les réseaux sociaux.)
Alors qu’enfin nous sommes en passe de devenir pères, nous avons du mal à y croire. La femme qui porte notre enfant est à des milliers de kilomètres. Notre vie ne change pas vraiment. D’ailleurs, puisque ça ne se voit pas, socialement nous ne sommes toujours que de simples hommes.
Hormis les personnes au courant qui nous demandent » Comment ça va ? » Enfin… surtout « Comment Jill va ?! » Nous, en tant qu’homme, personne ne nous demande si nous allons bien, si nous vivons bien la préparation de l’arrivée de nos bébés.
Alors pendant la grossesse on se prépare et on se persuade d’être des pères.
Et soudain, après 9 longs mois d’attente, on a nos petits amours dans les bras. C’est là, qu’on a vraiment été considéré comme des pères. A l’hôpital, nos familles, les gens dans la rue …
D’ailleurs aux États-Unis, nous avons pu vivre dans une chambre d’hôpital pendant les 3 jours qui ont suivi la naissance. Près de la chambre de Jill.
Nous avons été un peu considéré comme ceux qui avaient accouché. On a vécu les changements d’équipe médicale à 6h du matin, la prise de température des bébés à 4h50 alors que c’est pendant ta seule demie heure de sommeil !
Au diable ceux qui nous disaient que « forcément » on avait pas l’instinct maternel !
Les conceptions basées sur des préjugés machistes ont la vie dure.
D’ailleurs, dans les études dont les résultats font encore débat. Il est montré que le taux de testostérone baisse pour permettre à l’homme d’être plus ouvert aux soins de bébé.
Et dans le règne animal, il y a de nombreuses espèces où le mâle s’occupe de l’éducation. Passons sur l’hippocampe qui lui à la chance de porter son petit). Je crois que nous sommes de ceux-là !
Aujourd’hui encore, il me reste quelques kilos à perdre pour retrouver mon poids d’avant mes grossesses. Quoi qu’il en soit, même si nous n’avons pas porté nos filles dans notre ventre, nous les avons portés dans notre cœur.